La gestion publique de l'aliment est un sujet complexe.
L'aliment est universel : nous mangeons tous plusieurs fois par jour bien souvent. L'aliment est la première priorité du budget des ménages. L'alimentation est est une part importante des PIB nationaux.
L'aliment est un enjeu de santé personnelle : notre santé dépend pour partie de ce que nous mangeons mais surtout de la façon dont nous mangeons.
L'aliment est mondialisé : nous ne mangeons pas ce que nos parents ou nos grand-parents mangeaient mais nous faisons notre choix dans ce qu'une production nationale insérée dans le commerce mondial nous propose. Tout doute sur le sécurité d'un aliment prend une dimension internationale.
Paradoxalement, la sécurité sanitaire des aliments n'est pas un gros enjeu de santé publique: quoique l'excès d'aliments et l'insuffisance d'aliments tuent beaucoup, la qualité sanitaire des aliments n'est pas une cause majeure de morbidité ou de mortalité.
L'aliment est politiquement très sensible: indépendamment des problématiques particulières d'approvisionnement (la sécurité alimentaire au sens strict) un défaut de confiance sur la nature ou la qualité de l'aliment est la source d'un grave inconfort social aux effets toujours importants. On pourra se rapporter à cet effet à la crise de l'ESB, celle de la dioxine dans le poulet ou plus récemment celle du Fipronil dans les œufs.